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Liberté&Bohème
9 septembre 2012

Histoire de La Bohème

La Bohême est au départ une région d'Europe centrale située dans l'actuelle République Tchèque. Prague en est la principale ville. Elle porte ce nom car était occupée, au VIème siècle avant Jésus-Christ par des nomades Celtes appelés les Boïens (différents des Tziganes qui eux sont originaires d'Inde).

Au XVème siècle, le Bohémien est celui qui vit en Bohême et forcément celui qui en vient, à savoir, le pensait-on du moins, les Tziganes. Effectivement, ceux-ci sont visiblement arrivés d'Europe de l'Ouest en passant par cette région, mais n'en sont pas originaires.

Au XIXème siècle, un bohémien est un "membre de tribus vagabondes se livrant à diverses activités artisanales (chaudronnerie, vannerie, etc.) et disant la bonne aventure. Mais c’est aussi, sans qu’il ou elle appartienne au peuple tzigane, un « vagabond », ou une personne imitant la vie vagabonde des Gitans, « qui imite la vie vagabonde de ces tribus, ambulant, errant » ou même un « artiste, littérateur, [une] personne vivant sans règles, au jour le jour, hors des cadres sociaux ». La bohémienne quant à elle est « une femme adroite qui sait employer la ruse et les cajoleries pour arriver à ses fins; ou une femme dont les manières sont trop libres, une femme dévergondée ».

Parmi les reproches qu’on peut leur faire on note ainsi le goût pour la vie errante, le refus de vivre dans le cadre établi par la société, notamment social, la fausseté, la sensualité assumée, tout cela dans une société marquée par l’avènement de la classe bourgeoise désireuse de sécurité, d’enrichissement et d’ordre. Il est intéressant de remarquer que les artistes sont vus comme des bohémiens.

Au XIXème siècle, le mouvement appelé La vie de bohème s'est développé. Cela devient un mode de vie, appelé aussi par Baudelaire, le bohémianisme. Mener une vie de bohème, c’est rejeter le modèle imposé par la bourgeoisie, c’est vivre au jour le jour, dans la pauvreté souvent, dans l’insouciance et la jeunesse toujours. C’est bien sûr être libre. Libre d’attaches, libre d’esprit. Parfois, on est un peu excentrique, et souvent aussi un peu artiste. 

Pendant de nombreuses décennies, la bohème est intimement liée au monde artistique, s’éloignant ainsi de ses origines véritablement vagabondes. 

Passée de mode dans les années 1980, la bohème a refait son apparition assez récemment. On a alors pu constater qu’elle s’était encore plus affranchie de sa première identité, avec l’apparition controversée des fameux Bobos, les bourgeois-bohème. La jeune bourgeoisie montante, lassée d’une vie trop matérialiste, commandée par la soif de la réussite sociale et l’appât du gain, se serait progressivement rapprochée de valeurs plus humaines, plus simples, plus poétiques et plus morales, mêlant un idéalisme hérité des sixties au libéralisme des années 80. L’auteur anglais David Brooke tire ce  célèbre oxymore, qui allie la bourgeoisie, donc la sécurité financière et sociale, à la vie de bohème, dont on rappelle qu’elle est censée êtres pauvre et insouciante. C’est que le bobo est un savant mélange de ces deux éléments présumés contraires : il n’a aucun souci financier, mais rejette, enfin c’est du moins ce qu’il prétend, les valeurs de sa classe. Il veut vivre au jour le jour, tout en sachant qu’il peut se le permettre puisque le compte en banque et le frigo sont toujours pleins. Surtout, il prétend, malgré le confort que lui apporte sa classe sociale, agir contre les valeurs qu’elle représente, c’est-à-dire avec morale et conviction. Peu à peu, le bobo s’est par exemple rapproché des mouvements écologiques et citoyens. Bref, il veut le confort de la vie bourgeoise sans en avoir l’apparence.

La bohème est devenue, depuis un certains temps, plus une apparence qu’une véritable philosophie de vie telle qu’elle a pu l’être au 19ème siècle. C’est à ce titre qu’elle hante maintenant les podiums des défilés et les manifestations artistiques où pléthore de stars se plaisent à prendre une allure, une jupe, une robe bohèmes, ou un style, un chignon, des bijoux bohémiens. Mais on trouve le style bohème également dans la décoration des restaurants ou des chambres d’hôtes notamment, auxquelles il donne semble-t-il une valeur ajoutée, les vacanciers aimant son confort à la fois naturel et cosy, et qui les plonge dans des mansardes de luxe le temps d’un week-end.

La bohème a fait du chemin, depuis l’arrivée des Celtes en Europe centrale. De palaces hollywoodiens en grands hôtels parisiens, elle est maintenant l’apanage d’une élite qui n’a gardé de la vie nomade des Tziganes que l’apparence vestimentaire, relookée qui plus est par les grands couturiers, et d’une bourgeoisie en quête d’une identité politiquement plus correcte que celle de ses parents. Ironiquement, les quartiers parisiens de la bohème d’antan sont aujourd’hui devenus inabordables : les bobos, entre autres, ont tant fait grimper les prix que les quartiers autrefois populaires comme Montmartre sont maintenant les repaires des gens les plus riches. Les bohémiens, les vrais cette fois, on dû abandonner leur Paris bohème et reprendre la route.

Issu du site: http://www.fauteusesdetrouble.fr/2011/01/la-boheme-autopsie-dun-cliche/

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